26 avril 2015

L'Arabe du futur, Riad Sattouf - ce Fauve d'or d'Angoulême

Lui, c'est Riad. Petit garçon né d'une mère française et d'un père syrien, il commence son petit bout de vie en France là où ses parents se sont rencontrés: à la Sorbonne. Une fois leur diplôme en poche, le père dégote un emploi en Libye dans un premier temps, puis retourne en Syrie, son pays natal. 
Dans ce premier tome, Riad Sattouf nous conte les sept premières années de son existence, dans ces pays dotés de dictateurs sans pareil. 


Avec ses yeux d'enfants et son crayon d'adulte, il nous montre les absurdités des deux pays, les côtés effarants de la vie à cette époque dans ces contrées. Son crayon pointu critique tout en finesse ces régimes, ces coutumes et même parfois son père et ses attitudes au travers de ses dessins. Ou alors j'interprète un peu trop avec mes yeux d'Occidentale. Cependant, chaque événement, chaque scène de la vie quotidienne a été choisie pour figurer dans cet album. Je ne crois pas au hasard. 

Je comprends qu'il ait été primé au Festival d'Angoulême de cette année 2015 pour cette BD. Le sujet qu'il traite ne peut être critiqué: c'est autobiographique. Et en même temps, on ressent bien les sentiments qu'il a développés par après dans ces années de sa vie, avec l'esprit critique et ses souvenirs. Je trouve qu'il les mêle habilement avec son avis sur cette époque de sa vie, dans ces deux pays. Les dessins ne sont pas époustouflants, les visages ne sont pas splendides, ce n'est pas le but. 

J'ai aimé cette BD pour son côté dénonciateur, pour ses personnages auxquels on s'attache (j'ai eu le coeur tellement serré à la fin! Heureusement, il y a encore deux tomes à paraître), pour son côté informatif (le background historique est brièvement expliqué, on comprend dans quel régime on se trouve, on a des explications sur la religion islamique, etc.), pour son côté comique parfois (le réveil à 4h du matin par les chants plaintifs de l'imam de la mosquée m'a beaucoup rappelé mon expérience au Bénin). 

C'est aussi une BD qui met en évidence la place de la femme dans la famille et dans la société. La mère de Riad a l'air de supporter tout sans broncher. Son mari évolue énormément depuis leur départ de France et à aucun moment, l'auteur ne la fait réagir. Elle est plutôt passive, suit son mari dans sa famille alors qu'elle ne parle pas la langue, ne suit pas les coutumes du pays, se retrouve complètement bridée dans ses libertés... alors qu'elle est diplômée de la Sorbonne de Paris! Bon sang, ça me fait bondir! Dans les années '70 et '80, les femmes commencent à s'émanciper en Europe et là, elle est enfermée dans son rôle familial et elle dépérit littéralement. 



Ceci était donc ma participation pour "La BD fait son festival 2015" organisé par PriceMinister Rakuten. J'ai reçu l'Arabe du futur avec de nombreuses semaines de retard à cause d'un problème de la Poste mais je remercie énormément l'équipe de m'avoir envoyé mon second choix, je ne regrette pas du tout d'avoir découvert cette histoire! Cette chronique paraît donc avec un peu de retard et je présente mes excuses aux organisateurs de l'événement, le timing était court à respecter pour moi... 

  • SATTOUF Riad, L'Arabe du futur, Allary Edition, 2015, 158 p. - 20,90€

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